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SITARTMAG, revue littéraire

 

 

 

 

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SITARTMAG, revue littéraire

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La ballade des hommes muets
Nouvelles traduites du hongrois par Judith et Pierre Karinthy,

Editions des Syrtes, 2005

 

 

 

« N’aimez-vous pas cette nouvelle lumière et ces êtres mystérieux, annonciateurs d’une vie nouvelle ? ». Dans « La ballade des hommes muets », le récit qui a donné son titre au volume, l’existence naufragée dans les profondeurs sous-marines où navigue une musique «dont les paroles ne demandent pas de réponse » donne le ton de l’ensemble du recueil : la vie et la mort étroitement superposées, pesant l’une sur l’autre, le bonheur et le malheur, l’amour et l’indifférence, mais aussi l’humour, la satire, la parodie, le décalage narratif donnant la primauté à l’absurde de situations sociales convenues.

L’unité n’est pas monotonie, au contraire. Chaque nouvelle a sa spécificité, son originalité, mettant en scène des hommes et des femmes dont le pittoresque le dispute à une humanité qui n’échappe pas à la distance critique. « Rencontre », « Idylle », « Le péché », «Aimer une femme », « Drame psychologique normal », « Honneur viril », « Une bonne blague», « Femme », « Affreux », « Maquillage », ces titres et d’autres annoncent des récits à prendre au second degré, des anecdotes à la limite de l’étrange, des évocations qui analysent sans concessions mais avec une certaine tendresse la complexité de l’âme humaine. « L’âme est un petit homme dans un corps humain – il a la taille de mon pouce. Il peut se trouver dans l’estomac, parfois il monte dans la tête, il avance, il s’installe dans les yeux ou il recule et s’allonge sur le coussin mou du cervelet. Quelquefois, il reste coincé dans la gorge et c’est de là qu’il parle et quelquefois il court jusqu’aux mains. Il ne parle pas bien le langage des hommes, il se tortille en bégayant et il secoue nerveusement sa prison inconfortable. Mais là où il est niché, qu’il soit pierre ou homme, cet objet doit bouger ».

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Frigyes Karinthy (1887-1938), poète, nouvelliste, philosophe, situe beaucoup de ses histoires dans son pays natal, parfois dans tel quartier précis ou dans telle rue de Budapest. Mais il ne s’agit pas de chroniques au sens strict du terme ; ou si chroniques il y a, elles concernent le genre humain dans toutes ses dimensions, et en toute poésie.

Jean-Pierre Longre
(août 2005)

Jean-Pierre Longre, enseignant en littérature du XXème siècle à l'Université Jean Moulin Lyon 3, est l'auteur d'une thèse sur Raymond Queneau, de divers ouvrages, dont Queneau en scènes (PULIM, 2005), ou articles sur des écrivains contemporains et sur la comparaison des langages littéraire et musical. Il a participé à l'édition des romans de Queneau dans la " Pléiade ", et effectue des recherches sur les littératures francophones (Roumanie, Belgique, Québec).