Frigyes Karinthy : Nouvelles parues dans la presse

 

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sur le soutien À l’industrie hongroise

 

Le capital est une importante énergie potentielle, dit Zsigmond Móricz[1], qui supporte l’industrie, c’est un acteur qui à travers la culture peut inspirer l’industrie. Ce capital incarne la même chose pour cette spiritualité qu’a incarnée à la Renaissance cette divinité dont les représentants terrestres, les papes, les princes, ont favorisé le progrès culturel, l’épanouissement de l’art. Au temps des Medici les commanditaires des tableaux ont trouvé le moyen de soutenir directement cette culture de leur temps qui inspirait l’industrie de leur temps. L’industrie d’aujourd’hui en revanche ne se préoccupe de la culture que dans la mesure où elle peut être sa cliente. Si elle ne peut pas l’exploiter au pourcentage convenable, à la minute même elle la rejette comme un citron pressé.

En repensant à l’enquête à l’occasion de laquelle ici l’année dernière l’intelligentsia hongroise, ayant reconnu qu’industrie et culture sont deux notions qui s’entraident, a pris position pour soutenir l’industrie, j’aimerais soulever une question paraissant égoïste : le représentant impersonnel de l’industrie hongroise, le capital, est-il enclin à soutenir la culture hongroise afin que celle-ci puisse mettre en œuvre le programme de l’enquête, parce que je n’en ai pas trouvé la moindre trace dans la vie économique, qui attend de nous les slogans à même de transformer l’énergie potentielle en énergie cinétique.

 

Nyugat, n°8, 1932.

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[1] Zsigmond Móricz (1879-1942). Écrivain hongrois.