Frigyes Karinthy - Poésies : À nul je ne peux le confier

                                                           

afficher le texte en hongrois

 

 

 

suicide amoureux

 

Au son du tambour et drapeaux flottants

Enterrez-moi car je fus un soldat.

Ma chevelure jeune inondée de sang -

Allongé, maussade et dévalisé.

 

Avec l’âme que tu as provoquée

Seigneur de la guerre, je me suis battu,

Mais ils se ruèrent avec corps et chair.

J’étais âme, alors je me suis battu.

 

M’étranglaient de chair, pétrissaient mon corps

S’agenouillaient sur mes yeux, piétinaient.

La bouche rieuse de mon assassin,

J’ai perçu, frissonnant, qu’elle était pourpre.

 

Mon âme vibrante n’en pouvait plus,

Elle étouffait, morte, au fond de ma gorge –

J’ai cassé un trou à travers ma tête

J’ai tendu ma main, m’en suis emparé.

 

 

Suite du recueil