Frigyes Karinthy "Voyage autour de mon crâne"

<             Amerigo Toth - Karinthy                                     KF_d                            >

Geste de la main sur la vitre

 

J’aimerais que le lecteur me croie : je ne désire ni lui rabâcher une comparaison bon marché, ni singer la poésie pour me rendre intéressant dans cette métaphore du criminel – j’aimerais éviter tout ce qui est « symbolique » puisque je suis bien plus intéressé que mon lecteur à être capable de me remémorer clairement et nettement, non contaminé par les pendeloques de l’ambiance, ce qui s’est passé. Mais c’est justement pour cela que je suis incapable de ne pas m’apercevoir que tout au long de ma maladie, inconsciemment, sans que je le remarque (je ne fais que le découvrir maintenant) je me suis senti criminel responsable de quelque chose, d’un crime oublié et l’avoir oublié ne m’en a nullement déchargé : c’est peut-être pour cela que, du début jusqu’à la fin, je ne pouvais ni me plaindre ni me révolter contre mon destin. Quant au symbole – le lecteur, s’il porte en lui suffisamment de compréhension et d’intérêt pour lui-même, pour scruter sa vie, reconnaîtra que chaque jour il nous arrive trois ou quatre petites choses, caractéristiques non seulement du jour, mais de toute notre destinée et de l’évolution de notre psychisme – il suffit de remarquer ces signes.

Par exemple un examen médical, avec hospitalisation rigoureuse – cela aussi je viens seulement de le découvrir – correspond très précisément à une détention provisoire par laquelle la loi frappe les individus mis en examen et placés sous surveillance, et peu importe qu’il s’agisse d’une prison sordide ou d’une maison de détention élégante, confortable – puisque le prévenu n’est intéressé que par l’attente qu’on se prononce sur sa culpabilité et la sentence qui en découlera, car lui, quelle que soit l’issue de son affaire, a déjà payé par le fait que les soupçons ont été rendus publics.

J’ai été enrôlé le matin, j’ai dû tout de suite me déshabiller et me coucher au lit. Il ne s’agit pas de savoir si je vais bien ou mal, mais c’est la règle. En attendant la première visite je demande des journaux, je tente de lire, je me mets en colère, ça ne marche pas, la sœur se propose aussitôt de me faire la lecture, sans même demander ce qui cloche. Je fais semblant d’être intéressé par l’éditorial ou le feuilleton, mais peu après je la fais passer au carnet mondain. Je me sens presque soulagé, mais pas de clémence : nous découvrons la première communication, même si elle est modeste, peu loquace et en petits caractères. Le journaliste a appris avec compassion que suite à une légère indisposition je me suis volontairement embrigadé dans une clinique privée renommée afin d’y subir un examen approfondi, on peut espérer que rapidement, revigoré, etc., etc. Réduit à la capitulation, j’attends les suivantes, et une demi-heure plus tard je me sens presque fâché, blessé dans ma vanité : personne n’a encore téléphoné. Puis Vienne me revient à l’esprit, j’ai un haut-le-corps et passe vite l’ordre d’envoyer une dépêche à ma femme : « Erreur dans le journal, je vais bien, lettre suit. »

À dix heures commencent les examens généraux préalables. Le docteur Cs. est un homme spirituel, gai, à la faconde communicative, nous devenons vite amis. Je suis en mesure de lui dicter le contrôle des réflexes, j’ai une certaine expérience de tendre le bras, de me pencher en avant ou en arrière les yeux fermés, si on me chatouille la plante des pieds, je bouge mes orteils comme un adulte et pas comme les singes ou les nourrissons. Bon, entendu, demain on prendra un peu de sang aussi pour le diabète et autres, il y aura quelques piqûres.

- N’auriez-vous pas envie de jouer une partie d’échecs ? – demande-t-il.

- Bien sûr que si, très volontiers.

- Je serai à votre disposition après déjeuner.

- J’ai entendu dire que vous êtes un maître.

Tiens, ce ne sera pas un café si désagréable que ça, cette clinique : la si forte oppression de ce matin se relâche. Après le déjeuner je perds la partie d’échecs, il est vrai, mais quelques-unes de mes chères et joyeuses connaissances qui pour l’instant ne font que téléphoner mais qui promettent de passer me voir plus tard, égayent mon humeur. L’après-midi le soleil se remet à briller. Je suis saisi d’un grand calme paisible et bienfaisant. J’en cherche la cause. Que peut-elle être ? Est-ce parce que je ne suis pas obligé de travailler et que j’ai un prétexte pour l’oisiveté ? Non, cette explication serait trop superficielle. Il y a un sentiment que je n’ai jamais éprouvé. C’est la première fois que je me sens dans un état béatifiant d’irresponsabilité totale. Comment expliquer cela aux gens normaux, ordinaires ? Comprenez que dans une vie aussi crispée que la mienne où je me démène sans cesse dans une tension et une angoisse permanentes, telles que vous, gens heureux, ne pouvez en connaître qu’une ou deux fois dans votre existence, moi, à chaque instant je suis condamné à penser à ma vie tout entière. Chaque minute à moi ressemble à la vôtre quand vous êtes en train de tomber du sixième étage ou quand vous êtes emporté par une tornade – stupide sensiblerie, comment en guérir ? Serait-ce simplement une trop forte réminiscence des soucis de l’enfance, peur du bâton, de la punition ? Comment dit Shakespeare déjà ? « Le lâche meurt mille fois, le courageux une seule. » Moi, apparemment, je vais en guérir cette fois. Comme je me sens bien ! Ce n’est pas ma vie ici, ce n’est qu’un après-midi, je suis peut-être malade, je devrai peut-être mourir, mais cet après-midi-ci n’a rien à voir avec ça ; comme moi non plus, je n’ai rien à voir avec l’homme qui souffrira d’être venu au monde. Moi, j’enchaîne gentiment les pensées, même pas des pensées, seulement des mots, je n’attends pas le moment que l’imbroglio de la logique porte ses fruits : je l’arrache quand il est en fleur, même si ce n’est qu’un bouquet de mots. Je compose sur-le-champ deux superbes contrepèteries pour l’autre Gyula. De toute façon il pourrait survenir encore mille choses, révélées éventuellement par les examens eux-mêmes, et quoi qu’il en sorte, il restera encore beaucoup de temps pour réfléchir, pour se résoudre, pour décider.

 

Le soir je fane un peu. Ce n’est pas le vertige et les maux de tête qui en sont la cause – vers huit heures c’est en général terminé. En revanche, ce que je n’ai pas prévu c’est ce grand silence. Après sept heures la vie grouillante des couloirs s’éteint, les médecins rentrent chez eux ou se retirent. Les larges couloirs de caserne se dépeuplent, une faible lumière bleue de l’au-delà veille dans les salles, j’allume du bleu moi aussi dans ma chambre individuelle pour être conforme au style ambiant. Je rive mon regard sur le parc mouillé – entre-temps il a commencé à pleuvoir – je dresse un inventaire dans mon esprit, je médite, je me demande si j’ai en somme quelque chose à perdre. Tout compte fait, je sais fort bien que ne pas être est un état extrêmement ennuyeux par rapport à la vivacité de la vie. Par contre cela ne présente pas que des inconvénients. On est dispensé des conversations, de la recherche des excuses. Oui, mais à condition qu’on puisse jouir de ces avantages-là, dans une sorte de troisième état au-delà de la vie et de la mort – si je pouvais aller dans mon café préféré sans y être, si je pouvais m’asseoir parmi les gens sans qu’ils s’en rendent compte. Est-ce que les choses existent telles que je les ai rêvées dans mon « Reportage Céleste[1] » ? Et si je me suis trompé ?

Je me mets à errer sur la pointe des pieds à travers les salles de malades filtrées par la lumière bleue comme si je cherchais quelqu’un. Les bonnes sœurs me regardent, muettes. La plupart des malades sont couchés sur le dos, silencieux, pourtant ils ne dorment pas : autant de chambres d’enfants, les parents sont allés au théâtre, ou bien sont invités à dîner, et les petits rêvent maintenant à la vie. Un sifflement depuis un box : c’est mon ami, Otto Ernst, publiciste aventurier, qui me hèle, il a quelque chose aux poumons, il doit rester alité encore quinze jours. Je m’assois sur son lit,  je blague supérieurement avec lui comme les gens bien portants blaguent avec un malade, il ne me demande même pas ce que je fais ici. Je me fais ensuite héler par la veuve d’un ancien ami, elle m’explique longuement quelque chose à propos de ses reins, je la rassure également. J’entrouvre un peu la porte d’une chambre à deux lits : la sœur m’informe qu’un des deux est atteint au cerveau, je n’ai qu’à entrer, il est réveillé, ma visite lui fera plaisir. Non, plutôt pas, je ne veux pas le déranger, peut-être demain.

Le matin je n’arrive pas à dormir, je passe plusieurs coups de fil pour mes affaires, mais personne ne se trouve encore dans son bureau. Vers neuf heures et demie j’entre au hasard dans une des salles, le professeur est en train de faire passer un examen à ses étudiants. Ce professeur distingué, à la voix douce (je le vois pour la première fois) est assis sur une chaise à côté d’un lit. Une jolie étudiante répond en rougissant à ses questions concernant le malade allongé dans le lit. « Et que voyez-vous encore ? » « Au toucher on sent que les muscles ventraux sont relâchés, cela indique… ». La demoiselle hésite, s’efforce de fixer le malade. « Et encore ? Regardez bien ses yeux. » « Ictère » - dit-elle victorieusement. « Bravo » - me dis-je en approuvant, et aussitôt le professeur acquiesce lui aussi. Le malade porte un regard inquiet de l’un à l’autre. Vers dix heures arrive mon premier visiteur. Il éclate de bonne humeur, eh bien mon vieux, tu as trouvé un bon truc pour faire le paresseux. Remarque, tu n’as pas tort. Je t’ai apporté un peu d’eau-de-vie et d’excellents cigares égyptiens. Comment ? Tu ne fumes pas ? Qu’est-ce que c’est que ça ? En voilà des histoires pour quelques maux de tête. Si tu savais ce que j’ai traversé, moi ! Ah, tiens, c’est Imre qui arrive… Salut. Regarde un peu ce que notre ami s’est concocté.

Pour midi je me trouve entouré de toute une compagnie, chacun a apporté quelque chose, des fleurs, à manger, à boire. Bianka a dévalisé une épicerie fine : une immense corbeille chargée de fruits exotiques, d’ananas en conserve, de champagne. Nous renvoyons le déjeuner de l’hôpital, de nouveaux visiteurs arrivent, puis vers trois heures et demie, trois confrères journalistes de diverses revues – boucan, remue-ménage : alors, qu’est-ce qui t’arrive, que devons-nous rapporter à ton sujet, qu’est-ce qui t’arrangerait ? As-tu un bon mot pour nous ? Ça tomberait bien, il faut profiter de ce genre d’opportunité.

La bonne humeur dégénère en ripailles, les visiteurs s’électrisent mutuellement. Par rapport à mes soucis de la veille je n’ai vraiment pas de raison de me plaindre – la preuve qu’ils m’aiment, ils ne m’en veulent pas, tout s’arrangera. Mais alors – qu’est-ce que c’est ? Ces frissons étranges…

Vous êtes bien trop gais, les enfants, vous exagérez. Si vous étiez venus un à un, chacun séparément, je ne m’en apercevrais pas, mais comme ça, cela saute aux yeux de vous voir tous rayonner de la même bonne humeur. Après tout, il existe tant de sortes d’humeurs ; ne pensez-vous pas que cette bonne ambiance uniforme dans la salle me rappelle forcément la scène sur laquelle je me trouve ? Le sombre soupçon s’édifie petit à petit en moi, il devient certitude : vous étiez en grand silence en entrant dans ma chambre et vous serez en grand silence en sortant d’ici. Et sur ceux qui arrivent plus tard je vois clairement qu’ils se sont arrêtés un instant avant d’entrer, ils ont mis un masque – ils se sont élargi la bouche, ils ont ajusté leur regard au sourire, ils se sont déployé la gorge pour rire.

 

Je me tourne pensivement vers la fenêtre, alors une brève image apparaît sur le carreau ouvert : je vois la tête de Pista, debout derrière moi à côté de sa femme. Son visage est allongé, les commissures de ses lèvres pendent, moroses, ses sourcils sont froncés, sa femme se penche pour lui chuchoter quelque chose à l’oreille. Sans se tourner vers elle, Pista hoche la tête. En même temps il fait un signe résigné de la main.

 

J’éclate de rire. Ils me regardent stupéfaits. Rien, rien, j’ai pensé à quelque chose. Bon, d’accord, je veux bien boire un petit verre d’eau-de-vie.

Mais dès que le dernier visiteur a mis le pied dehors – le soir commence à tomber – je sursaute, je m’habille à la hâte, fiévreusement. Je guette le couloir, il est presque désert, un médecin en blouse blanche le longe à pas lents, je referme vite ma porte. Quand un silence total s’installe, j’enfile mon pardessus, je mets mon chapeau et je remonte mon col, je descends l’escalier comme un voleur, en rasant les murs. J’échappe au portier, je file dans la somnolente avenue Üllői. Dans le tram je rentre la tête pour passer inaperçu. J’ouvre ma porte d’entrée avec la clé, sans sonner. Je parviens jusqu’à ma chambre par la salle de bains sans qu’on me voie, je ferme les volets, je tâte le rideau à fleurs familier, je m’allonge sur le canapé, je ferme les yeux. Quand vers les neuf heures Rózsi entre et allume la lumière, elle s’écrie en me trouvant là. Jésus Marie ! Monsieur est rentré ? Tout va bien, Rózsi, je dormirai à la maison. Que Cini se couche aussi. Téléphoner ? Non, j’appellerai moi-même. Je n’ai besoin de rien, pas besoin de me faire la lecture, j’ai sommeil. Demain ? Je verrai ça demain matin, bonne nuit.

 

Mais au petit matin une si forte nausée me réveille qu’il ne peut plus être question de me cacher. Rózsi accourt, je tente de m’excuser, brisé : vous voyez, j’ai fait attention, je n’ai rien sali. Passez-moi mes vêtements, je retourne quand même à la clinique, si on me demande, c’est là que je me trouve.

Je suis attendu. Le matin, le médecin m’a cherché tout effrayé : où étais-je donc passé ? On me réclame au labo pour un triple examen de sang et d’urine, voici les flacons.

Et le cérémonial recommence.

La seringue à ressort repique le coussinet de mon doigt toutes les demi-heures. Je passe ensuite dans le local des rayons X, on fixe ma tête dans les mâchoires d’un étau pour la photographier sous trois angles, puis retour entre les cornues, les fioles et les burettes. Vers midi on m’annonce que le diabète est exclu. Cs. s’étonne de voir que je ne parais pas intéressé par les résultats de la radio, alors qu’ils sont prêts. Je hausse les épaules, je les saurai bien, à quoi bon m’impatienter. Entendu, passons alors à l’ophtalmologie. Nous empruntons un chemin sinueux traversant le jardin vers un pavillon. Il faut attendre dans un couloir, puis de nouveau une longue séance dans le cabinet sombre, le miroir oculaire, longuement, sous tous les angles, le disque du champ visuel, les taches rouges et vertes…

J’attends, blasé, je ne pose aucune question. L’ophtalmologiste, réservé, courtois, m’annonce que l’œdème papillaire s’est aggravé sur un œil d’une dioptrie et demie supplémentaire.

L’après-midi je me trouve tout seul un moment, je furète dans les livres que j’ai apportés : je m’étonne d’y retrouver le voyage de Scott au pôle Sud que j’ai déjà lu. Et même je m’en souviens très bien – commence alors une lecture insolite, je ne vois pas les caractères, mais je sais de façon sûre où j’en suis en faisant défiler les pages. Là par exemple, vers la fin, un très beau passage épuré, beau à serrer le cœur. Une équipe de cinq membres entreprend le dernier tronçon de l’exploration avec un traîneau à chiens. Ils atteignent le pôle, retrouvent le drapeau d’Amundsen que, après les tentatives ratées de tant de siècles, l’heureux rival a planté deux mois auparavant. Brisés, déconfits, ils s’engagent sur le chemin du retour, sans jamais l’achever. La description de ce voyage endeuillé a été trouvée un an plus tard, sur le cœur de Scott enseveli sous son igloo écroulé. L’équipe a en effet été saisie par une furieuse tempête de neige, aucune chance de se sauver, ils se sont unis dans une étreinte pour mourir ensemble. Ils n’étaient plus que trois. Oates s’était enfoncé dans la nuit. Ewans s’était déjà perdu en route. À propos de cet Ewans, Scott écrit que durant ces derniers jours il n’avait plus sa tête : dans la tornade de neige il les suivait mécaniquement, en boitant, aveugle, sur les genoux, à quatre pattes, sans savoir où il était – seuls ses mots enfiévrés dénotaient qu’il rêvait. Un rêve merveilleux, enivrant : il se promenait parmi des bosquets de palmiers, sous le soleil couchant tropical. Ceci se trouve dans les dernières notes que Scott termine en disant : « mes doigts ne m’obéissent plus, je crains de ne plus pouvoir écrire. Salut et hommages à l’Angleterre. »

 

Durant les trois jours que je passe encore à la clinique, je ne ris qu’une fois de bon cœur, libéré, à gorge déployée. Après ma longue promenade du soir, je trouve un mot dans ma chambre. C’est la rigolote Erzsi D. qui est passée, elle a longtemps attendu, puis a simplement noté : « Quelqu’un qui est malade n’a qu’à mourir, il n’a pas à aller traîner quand un visiteur vient le voir pour la dernière fois. »

Un mardi à onze heures du matin, la porte s’ouvre et, à la tête de son corps d’officiers en uniformes blanc, tel le président d’une cour martiale, le Professeur fait son entrée solennelle. La collection des résultats à la main, environ neuf pièces à conviction. Je me mets au garde-à-vous. Un silence muet, respectueux pendant qu’il procède à quelques légers examens de vérification. Il me place près de la fenêtre, scrute mon visage pendant de longues minutes en réfléchissant sans rien dire. Une attente tendue. Il va bientôt proclamer soit qu’on prolonge l’instruction, soit qu’on me transfère au parquet. Ou alors… serait-ce déjà… la sentence ?

 

- Vous avez toujours eu les sourcils aussi clairsemés ?

Je sursaute, transi, ébahi.

- Toujours, Monsieur le Professeur.

L’instant suivant il fait demi-tour et sans mot dire, à la tête de son état-major, il sort de la chambre.

(Je n’ai appris que quelques semaines plus tard que sa question était une question médicale, parfaitement justifiée. Je l’ai regretté. Une distraction de sa part, plus d’intérêt pour l’homme que pour le patient, m’aurait été plus familière, m’aurait semblé plus artistique.)

 

Une heure plus tard on me fait officiellement savoir que pour le moment je peux quitter la clinique. Il n’y a pas de résultat formel, je dois me présenter tous les cinq jours. Imre vient me chercher et me dit qu’il a pris pour moi une chambre au sanatorium à Buda, au Mont Souabe.

 

<                                                                                                               >

retour page de garde

retour page d’accueil

 

 



[1]              Roman de Frigyes Karinthy édité en français aux Éditions Cambourakis