Frigyes Karinthy – Poèmes parus dans la presse

                                                           

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griffes du lion[1]

 

Ceux pour qui la vie chaude, la vie brillante

Etait ruelle sombre, cave puante,

Que la vie… la jouisseuse a piétinés

Cent fois humiliés, dégradés et brisés,

Qui ont ressurgi du flot d’immondices,

S’y sont noyés, enfoncés aux abysses,

Et se noyant râlaient : cessez enfin

Cette torture ; et leur corps léthéen

S’étalait dans leur sang convulsif, dense

Et la terreur humide leur monta à la gorge

 

Mais leurs yeux sont rigides.

 

Les yeux sont ouverts, le regard en feu

Ils se retournent, regardent dans les yeux

L’existence. Qu’avais-tu de nous à faire,

Ö toi, vie turbulente, lâche, haïe, meurtrière ?

 

Színházi Élet, 1930, n°52.

 

Suite du recueil

 



[1] Poème écrit par Karinthy en 1898, à l’âge de 11 ans ; remanié en 1910 sous le titre Yeux ouverts.