Frigyes Karinthy
Pour Karinthy, le miracle, c’est
l’éclosion des technologies nouvelles qui révolutionnent les
communications : l’avion, la radio, le cinéma. Il n’hésite pas à
comparer ce miracle avec le miracle
au sens théologique : « La technique – ce mystère de la religion du
monde nouveau – le Miracle moderne ! » ("Allô, ici
Budapest ! (28 avril)") ; « le
vrai miracle réside dans le fait que cela cesse d’être un miracle dès
l’instant où il s’est réalisé. » ("Trait oblique") ;
« Le "miracle de la science" n’est toujours qu’une réalisation
du "miracle légendaire mythique" » ("Découverte de
Dieu"), etc. C’est ce miracle libérateur qui est
abandonné par le peuple dominé par le régime hitlérien ("Dans le
tourbillon des ondes") Mais cette profession de foi ne va pas sans une réflexion sur ce que la
religion nomme miracle : « pourquoi ce Docteur Nyisztor
qui professe le miracle, est-il si scientifique ? » ("Thérèse
et Tini") ; ("Miracle") ;
("Gethsémani") avec à l’occasion une critique acerbe du progrès dénaturé : « tu cherchais le
produit miracle de la jeunesse souriante et tu as trouvé à sa place la poudre
à canon – reviens dans ton atelier et reprends ton travail. »
("Élixir"). Et enfin, dans "L’oracle de
Macbeth" il invente le miracle
généré par la prévision des miracles ! les prophéties auto
réalisatrices. |
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