Frigyes Karinthy
D’abord enthousiaste inconditionnel du
progrès technique, Karinthy est devenu critique pendant et après la guerre
mondiale. Il tente alors d’imaginer le futur lointain. Karinthy défend l’idée que c’est
l’imaginaire, donc les artistes qui permettent les découvertes techniques
("Découverte de Dieu" : « Le miracle de la science n’est toujours qu’une réalisation du miracle légendaire mythique ») La radio est fascinante. Ce qui nous
paraît banal aujourd’hui était révolutionnaire à l’époque ; on est
informé en temps réel de ce qui se passe sur la planète
("Kaléidoscope", "Radio", "À propos de Sacco et Vanzetti",
"Le grand émetteur"…), là est le véritable miracle
("Miracle"). Mais qui en a besoin si c’est pour mieux
lancer des bombes ? ("Radio !... Radio !...), endoctriner
les foules ("Conversation avec la voix", "Dans le tourbillon
des ondes") C’est aussi l’occasion d’imaginer l’avenir lointain, et de repenser l’homme, si la science et la technique poursuivent leur développement (futur proche :"Allô, ici Budapest ! (28 avril)" – la radio favorisera le développement de l’espéranto ; futur très lointain : "Nouvelle Iliade", "Le miroir vivant", "L’incarnateur") il invente au passage la télévision et Internet dans "Théâtre ? cinéma ?" : « …ce palais magique dans lequel habitera un jour l’enfant de la fin du siècle, et où un mur des pièces, équipé d’images animées vers le lointain, de radios et de projecteurs, représentera une porte vers l’infini qui non seulement accueillera les spectacles et les sons arrivés de tous les coins de l’espace, mais aussi recréera par magie du fond des temps ce que son maître lui ordonnera. » |
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