« qui m’a interpelLÉ ? » („Ki kérdezett…?”) (1924)
Entrées
pour une Grande Encyclopédie
Ce qui suit se compose de petits essais au sens
contemporain du terme. Peut-être est-il de nouveau possible de prononcer,
doucement et prudemment, le mot "essais" sans que le lecteur pense
obligatoirement à des dissertations traitant d’œuvres poétiques ou de créations
artistiques. Peut-être me croirez-vous enfin lorsque j’affirme que là dehors
dans le monde de la réalité, un mot, une notion, un objet peuvent inspirer le
penseur non seulement indirectement, à travers des œuvres, mais aussi
directement, à l’instar du poète ; que ces termes "amour" et
"mort" et "faim" et "travail" et
"argent" peuvent à la fois pincer les cordes du cœur et frapper les
touches du nerf de la raison, et pas seulement l’un à la suite de
l’autre ; que je peux décider selon mon bon plaisir ou mon état d’âme si
je souhaite y consacrer un poème ou une dissertation ; que parfois c’est
le poème et parfois c’est une dissertation qui est à même d’approcher le mieux
le même Inapprochable.
Ces essais-ci sont des dissertations – disons-le
encore plus sèchement : des définitions de notions. Ou disons avec plus de
modestie : des entrées. Des entrées pour la Grande Encyclopédie que
j’évoque depuis une dizaine d’années et dont (ceux qui me connaissent ou ceux
qui se souviennent de moi, savent où j’en suis, ce que je poursuis, où j’en
étais resté la fois d’avant, quand je me mets à parler) je rêve quelquefois,
obstiné et entêté, dans une nouvelle, une "humoresque" ou une poésie,
à l’aube de ce siècle, comme Rousseau et Diderot en rêvaient au milieu du
dix-huitième siècle. Cette Grande Encyclopédie pour laquelle le temps est mûr,
dans cet enfer babélien des notions de base détruites et gisant en ruine, dans
ce siècle épouvantable dont la science et la politique et l’art ont tout mis en
pièces et n’ont rien reconstruit, cette Grande Encyclopédie qu’il faudrait
écrire collectivement, non pas en faisant appel aux savants et spécialistes et
philologues et rédacteurs de dictionnaires, mais aux esprits éminents de
l’humanité forgés ensemble par la révolution victorieuse des transports, les
poètes, les penseurs du monde entier. Sa rédaction nécessiterait la
construction d’une ville indépendante, à part, ayant ses propres lois ;
c’est là qu’il faudrait les réunir (pour y travailler à l’instar de ces maçons
libres qui seulement de cette façon ont pu bâtir leurs cathédrales pour tenir
pendant des millénaires…) pour
« qui m’a interpelLÉ ? » („Ki
kérdezett…?”)
"intÉressant…"(Érdekes…)
trouble
momentanÉ d’esprit (Pillanatnyi elmezavar)
miracle (Csoda)
l’oracle de
macbeth (A Macbeth-jólast lélektana)
le travail (Munka)
madÁch (Madách)
l’Âme du poÈme (A vers lelke)
dÉcouverte de dieu (Isten felfedezése)
verba manent, scripta volant (Verba manent, scripta volant)
Ô,
art, miroir de la vie ! (Ó, élet
tükre művészet)
la
mauvaise piÈce (A rossz
darab)
crime et conscience (Bűn és lelkiismeret)
ouate imprégnÉe de graisse (Libazsíros vatta)
pudeur (Szemérem)
thÉÂtre ? cinÉma ? (Színház? Mozi?)
le un et le zÉro (Az egy és
a semmi)
distributeur automatique (Automatabüfé)
iconographie (Képírás)
mon cher ami, je te présente mes hommages (Kezedet csókolom kedves barátom)
au secours ! (Segítség!)
manci, la reine de robb (Manci, a Robb királynője)
nous n’avons quand mÊme
pas mangÉ d’homme (Embert
mégse ettünk)
relativitÉ des Âmes
(Lelkek relativitása)
rÉveil (Ébredés)
comment sera la mode ? (Milyen lesz a divat?)
le quatriÈme État de la matiÈre (A negyedik halmazállapot)
L'incarnateur (Az inkarnátor)
Radio !... Radio !… (Rádió!... Rádió!...)
tu as abattu le sÉducteur… (Lelőtted a csábítót…)
C’est comme ça (Csak)
carnet
de notes (Notesz)